MB : Et ce que j'ai bien compris dans le déroulé, après avoir recoupé des éléments, des écrits que j'ai de Max, à l'époque où on échangeait, etc., j'ai bien compris que lui, quand il a vu la manière dont le jeu se déroulait, à un moment donné, il a senti que, justement ce que moi, j'ai ressenti dans le libellé des solutions et principalement à la fin, mais pour les énigmes précédentes, il a senti dans ses échanges avec les joueurs qu'il y avait des imprécisions ou qu'il manquait quelque chose. Sa grosse astuce de fin, cette astuce-là, il ne l'a pas détaillée dans les solutions. Elle est évidente, je veux dire, il n'y a aucun doute à avoir dessus, mais il ne l'a pas vraiment détaillé. Et je pense que pour un certain nombre d'énigmes, c'est la même chose. C'est-à-dire, il explique le truc en disant, ben voilà, c'est ça, ça, ça. Mais il fait abstraction de ce que peut être la logique des participants. Et comme il a employé des…, il a généré des textes et employé des mots qui sont parfois extrêmement évocateurs et qui peuvent induire soit en erreur, soit pousser les gens dans des directions un peu farfelues, ce qui n'a pas manqué d'arriver. Quand il s'est rendu compte de tout ça, il a essayé de baliser comme il a pu, et il s'est justement servi de la notion de reliquat. parce qu'on a bien compris que, j'y suis revenu, qu’effectivement, il y a un ou deux trucs qui servent au moment où on arrive à la fin. Mais ça n'a rien à voir avec les reliquats tels qu'il a pu laisser penser qu'ils existaient et conduire des gens à collectionner les reliquats par dizaines, donc ça, c'était complètement de l'excès. Il a donc imaginé une douzième énigme, il a imaginé comme ça des trucs et il a repris les vocables en se disant, en même temps, en pensant, je suppose, qu'il balisait le jeu et qu'il donnait plus de précisions. Quand il a évoqué la deuxième carte ; cette deuxième carte, elle n'a rien d'indispensable. Mais effectivement, en 1993, se passer d'une deuxième carte, ça voulait dire faire une enquête de terrain à distance, donc essayer de glaner des renseignements, etc. Un peu comme on le voyait faire dans les chasses au trésor de FR3, les gens vont questionner les villageois, essayent de se renseigner, etc. C'était un peu ça l'ambiance de 1993. Sauf qu'à un moment donné, il s'est dit effectivement, il y a des gens qui sont très éloignés, il y a des gens qui ne vont peut-être pas arriver à avoir les informations, peut-être qu'elles ne circulent pas autant qu'il le croyait, je n'en sais rien. Et à un moment donné, il a dit, évidemment, il faut une deuxième carte. Mais moi je sais bien, l'exposé qu'il a fait du jeu, j'étais présent lors des premiers rendez-vous avec le sponsor quand il expliquait son projet, il n'y avait rien de tout ça, c'était beaucoup plus simple comme j'essaye de le dire aujourd'hui, et c'est dans la manière dont il a fonctionné. Et par rapport aux impératifs matériels qui étaient les siens, au regard des difficultés qu'il a rencontrées avec les éditeurs notamment, par rapport à tout ça, il a orienté le jeu, il a adopté certains concepts que lui ont soufflés les chouetteurs. Et tout ça a pris corps, tout ça s'est étoffé, tout ce vocabulaire autour de la chouette s'est créé, tous ces concepts se sont créés, et ça a été vraiment pour moi la cause principale de la durée du jeu. Parce que ça a ouvert tellement de possibles, ça a laissé à penser à tellement de choses, qu'après les gens partaient dans toutes les directions, et principalement pas la bonne, ce qui peut-être probablement l'arrangeait à une certaine époque.
(Q - Romain : Donc, il faut retrouver le balisage initial.)
MB : C'est ça le côté cold case et c'est ce que j'essaye de faire. C'est pour ça que je sais bien que j'ai cassé le joujou de beaucoup de gens. Certains m'en veulent, certains pensent que je me fous de la gueule des joueurs, etc., ils ne se privent pas de me l'écrire d'ailleurs. Mais ce n'est pas du tout ça. C'est que pour arriver à faire un tel ménage sans casser le jeu, c'est-à-dire en permettant aux participants de continuer à jouer, et il est évident que c'est quelque chose de difficile, ça ne se fait pas comme ça en deux coups de cuillères à Pau, aussi, pour reprendre une vieille expression qui nous a bien amusée à une époque ça ne se fait pas comme ça. Et donc la contrepartie, ça veut dire qu'en face, ben oui, il faut un peu de temps pour digérer, il faut un peu de temps pour s'y retrouver, il faut un peu de temps pour progresser. Mais je vous garantis que la chouette va être trouvée, c'est une absolue certitude et pas dans dix ans, ça, c'est sûr, bien avant, bien avant.
(Q - Romain : Donc, il faut retrouver le balisage initial.)
MB : C'est ça le côté cold case et c'est ce que j'essaye de faire. C'est pour ça que je sais bien que j'ai cassé le joujou de beaucoup de gens. Certains m'en veulent, certains pensent que je me fous de la gueule des joueurs, etc., ils ne se privent pas de me l'écrire d'ailleurs. Mais ce n'est pas du tout ça. C'est que pour arriver à faire un tel ménage sans casser le jeu, c'est-à-dire en permettant aux participants de continuer à jouer, et il est évident que c'est quelque chose de difficile, ça ne se fait pas comme ça en deux coups de cuillères à Pau, aussi, pour reprendre une vieille expression qui nous a bien amusée à une époque ça ne se fait pas comme ça. Et donc la contrepartie, ça veut dire qu'en face, ben oui, il faut un peu de temps pour digérer, il faut un peu de temps pour s'y retrouver, il faut un peu de temps pour progresser. Mais je vous garantis que la chouette va être trouvée, c'est une absolue certitude et pas dans dix ans, ça, c'est sûr, bien avant, bien avant.