(Q - nlc : Une question pas énigme, pour changer. Vous avez dit tout à l'heure que le schisme Dabo, la guerre Dabo, pas Dabo était très importante, mais je n'arrive pas à comprendre pourquoi. Ceux qui sont à Dabo, ils font leur jeu à Dabo, et ceux qui ne veulent pas y aller, ils font leur jeu ailleurs, et en quoi ce serait un problème qu'il n'y ait plus cette bagarre et ce schisme Dabo, pas Dabo, je n'arrive pas à comprendre.)
MB : Non, je n'ai pas dit que ce serait un problème, je dis que ça fait partie de l'ADN de la chasse. Et pour moi, c'est un débat…, qui est un débat qui a produit énormément de, comment dirais-je, énormément de textes de madits, déjà pour commencer, de textes publiés par une grande quantité de participants qui a produit beaucoup d'idées, beaucoup de contre-idées, beaucoup de réactions systématiques. Et donc, on ne peut pas le gommer.
(Q - nlc : Vous aviez dit par écrit qu'il était indispensable.)
MB : Oui, pour moi, il est indispensable. Il génère des débats extrêmement constructifs. En réalité, à partir du moment où un doute existe sur Dabo, c’est le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il y a un doute. Il y en a qui sont pour, il y en a qui sont contre. Donc, il y a un doute, il y a une polémique, il y a un différent. Appelez ça comme vous voulez.
À partir du moment où ça existe, ça veut dire quoi ? Ça veut dire que Dabo a son apport dans la chasse. Sinon, on n'en parlerait pas. Ce n'est pas une question. Ça veut dire que Dabo a une importance dans la chasse.
Et ça veut dire que le fait de se confronter entre ceux qui...
Donc ce débat de Dabo, et c'est bien qu'on en reparle parce que c'est vraiment très important dans la chasse, il est crucial dans la mesure où, effectivement, Dabo a son importance, sinon on n'en parlerait pas. C'est d'une évidence absolue. On en parle depuis 30 ans, ceux qui sont pour, ceux qui sont contre, tout le monde en parle. Donc, ça a son importance. Deuxième chose, le fait que ce débat existe, fait qu'il y a une volonté de la part d'un certain nombre de participants de démontrer qu'ils ont raison ou que leur argument fait sens, que ce soit pour ou que ce soit contre. Et ça, c'est la matière de base d'un débat constructif.
(Q - nlc : Oui, sauf que les arguments contre généralement, ça vient d'interprétations de ce que vous dites, d'interprétations très détournées)
(Q - Tonton Nono : Boh boh (On entend plusieurs voix râler))
(Q - nlc : ah, c'est très drôle ce qu’il vient de se passer !)
MB : Ce débat est vivant, donc vous ne pouvez pas l’esquiver, donc il faut l'assumer. Et moi, je vous dis, les échanges que génère cette question de Dabo sont extraordinairement passionnants. Vous en faites ce que vous voulez. Et attendez, je n'ai pas fini. Ils sont passionnants. Si vous voulez parler de l'origine du débat, c'est bien avant mon intervention.
L'origine du débat, c'est il y a 30 ans. C'est quand il s'est créé un groupe de gens qui ont dit, on est anti-Dabo. Ce sont eux qui ont baptisé ça anti-Dabo. Ce n'est pas moi, ce n'est pas vous. Ça remonte à il y a 30 ans.
Donc ce débat a survécu à toutes les péripéties de la chasse. Ce débat est toujours d'actualité.
Dès qu'on l'évoque, tout le monde se met à parler en même temps. Mais c'est le pied. Continuez, continuez.
(Q - Velch : Si on peut dire que les anti-daboïstes, enfin les daboïstes ont des éléments, ça vous venez de le confirmer, mais les anti-daboïstes aussi ont des éléments. Par exemple, nlc a fait une bonne démonstration, je trouve, des convictions des daboïstes qui refusent de comprendre qu'ils n'ont pas tous les éléments en main. On comprend aussi par vos propos que la vérité est au milieu, du coup, il y a du bon à prendre chez les daboïstes, ça on l'a tous compris, et aussi chez les, entre guillemets, anti ou chez les autres joueurs qui n'ont pas forcément que Dabo dans le jeu ou Dabo dans le jeu. Je pense que c'est un peu votre message, non ?)
MB : Mon message, c'est qu'aujourd'hui, on arrive facilement à une grande stérilité des échanges par un procédé qui est extrêmement pervers, mais qui se produit sporadiquement.
C’est “Mais en fait, ce que dit Michel, c'est un peu comme ce que disait Max”. C'est-à-dire une grande tendance dans la communauté des joueurs, dans leur ensemble, d'ailleurs, pas seulement sur le Discord, à tout relativiser.
“Bon, Max, ouais, bon, il ne nous a pas raconté tellement de conneries. Il y a quand même des bons trucs dans les madits, et puis, Michel, quand même, de temps en temps, il raconte des cracks ou on ne sait pas trop ce qu'il veut dire”. Donc, tout le monde se ressemble, tout le monde s'assemble.
Ça, c'est hyper dangereux parce que c'est une forme de nivellement qui ôte beaucoup de pertinence au raisonnement ou qui fait que quand quelqu'un commence à partir dans une direction, on lui oppose ce type d'argument et ça, ça élime la pertinence. Le débat Dabo, anti-Dabo, il est très vif, il est très tranché et il a une fonction absolument salubre dans les échanges du Discord.
C'est ma manière de voir avec une certaine distance, évidemment, je suis le seul à pouvoir le voir là d'où je me trouve, mais je vous assure que ça favorise des échanges extrêmement constructifs.
(Q - nlc : Alors, on attend les arguments des anti-dadoïstes, qu’ils nous proposent une zone où on puisse discuter.)
MB : Mais ils sont, les arguments, en tant qu'il s'agit d'un échange d'arguments, c'est parfait. Dès l'instant où le ton monte, et où il y a une exaspération qui se fait jour, c'est là où on perd pied, c'est là où les choses deviennent moins intéressantes. Mais pour des gens qui sont capables de dire, bah écoute, moi, je pense ça, toi, tu penses autrement, on considère tous les points de vue, on échange, ça, c'est vachement constructif, ça, c'est vachement positif.
Et ça, c'est un travail de coldcase, c'est-à-dire qu'on remet en question à la fois ce qu'on considère comme certain et à la fois des théories qui ont été mises de côté dans un premier temps, mais qui, finalement, ne sont peut-être pas à jeter entièrement à la poubelle.
(Q - nlc : Échanger avec un daboïste, c'est impossible.)
MB : Échanger avec un anti-daboïste, c'est un exercice aussi impossible pour un daboïste. Écoutez, ça, c'est le côté un peu, je dirais, caricatural de cette chasse. C'est vrai, il y a un petit côté caricatural là-dedans. Mais si certains savent reprendre ça en main, régénérer un débat, à mon avis, c'est très intéressant.
(Q - nlc : Oui, mais pourquoi faire ? Puisque dans la mesure où on n'arrive pas à se convaincre...)
MB : Pour trouver la solution.
(Q - nlc : Mais la solution ne se trouvera qu'au bon endroit, donc soit des antidaboïstes…)
MB : Mais le but n'est pas de convaincre, le but n'est pas de convaincre, le but, c'est d'analyser les arguments de l'autre. À partir du moment où on se dit “J’ai raison”, on n'est pas dans un coldcase, ça veut dire qu'on n'analyse plus rien, on est convaincu qu'on a raison. Si on maintient un doute raisonnable, on se dit : je vais quand même me forcer à écouter les arguments de l'adversaire.
(Q - Velch : On peut comprendre qu’il y a du communément admis daboïste qui est faux. Enfin moi, je le comprends comme ça, après nlc…, c'est là où il y aurait du bon à écouter les autres.)
(Q - Zédès: Là où il y a une erreur aussi, c'est de limiter la chasse au conflit Dabo, anti-Dabo. Le coldcase, ce que j'ai bien entendu, c'est de prendre les arguments de l'un, les arguments de l'autre et d'essayer de composer avec ça. Ce n'est pas de dire, ah moi, je suis Dabo, moi, je suis anti-Dabo, et on se bat, non. C'est prendre la somme de tout et tirer son chemin quand même.)
MB : Oui, mais enfin, la question, c'est de dire Dabo a-t-on d'importance ou Dabo n'a pas d'importance. C'est un peu ça le débat des Dabo, anti-Dabo. Quand certains disent “Moi, je n'ai pas du tout Dabo dans ma chasse”, ce n'est pas purement objectif. Il y a un petit côté, je rejette, il y a un petit côté rejet.
(Q - Zédès : Oui, mais c'est compliqué aussi de dire, je rejette Dabo ou pas, Dabo revient souvent.)
MB : C'est compliqué de vous ramener sur la voie de la réflexion. Bien sûr que c'est compliqué, je le sais que c'est compliqué. Mais Dabo a son importance et moi, je trouve que ce débat est extrêmement intéressant et le serait encore plus si ça pouvait redevenir un débat et non pas une confrontation, voire de temps en temps un affrontement.
(Q - ?? : Bon Michel, vous êtes Dabo ou anti Dabo ?)
MB : Moi, je suis les deux, ça dépend des heures. Quand j'entends parler d'anti-Dabo, je vous jure que c'est vrai, je vous le dis, je ne vous raconte pas d'histoire. Moi, je suis un artiste, je fonctionne à l'affect, je fonctionne avec ma perception des choses et des êtres, et par conséquent, quand j'entends certains raisonner avec une force de conviction, de persuasion, avec en plus une finesse de raisonnement extrême, sur des éléments qui sont potentiellement faux, je me dis quand même que le raisonnement est brillant. Et j'aimerais qu'ils puissent être confrontés à ce même raisonnement tout aussi brillant, entre guillemets, dans le camp adverse.
C'est là où je dis qu'il y a quand même, ce n'est pas à la portée de tous, mais être groseille, c’est à la portée de la plupart, échanger calmement, c'est à la portée d'une minorité, mais ces échanges-là pourraient avoir une incidence importante pour le déroulé de la chasse.
(Q - ?? : C'est vrai que ça peut être perturbant pour certaines personnes. Par exemple, pour moi, dans un de vos vocaux, vous avez dit, vous allez voir, quand vous arriverez sur zone, vous serez excité comme des puces. Bon, moi, je suis un nouveau chercheur, mais bon, forcément, j'ai pris connaissance de l'historique, etc. Dabo, je connais,comme tout le monde, Dabo, aujourd'hui, si on regarde l'historique, moi, ça ne m'excite pas du tout. Non, mais justement, parce que moi, j'ai pris connaissance de l'historique.)
MB : Alors, quand tu parles de Dabo, tu parles de la commune de Dabo ?
(Q - ?? : Oui, la zone. La zone, oui.)
MB : Tu y es allé ?
(Q - ?? : Non.)
MB : Ben oui, mais... Tu n'es pas rentré dedans. Même à distance, je veux dire. Par le biais de photos, de machins, tu n'es pas documenté, etc. Donc, tu en parles…
(Q - ?? : un peu comme tout le monde, je connais…)
MB : Oui, mais là, c'est intéressant, c'est vachement intéressant comme débat, parce que là, tu parles comme quelqu'un qui a parcouru un petit dépliant touristique. Mais un petit dépliant touristique, c'est pour, éventuellement, te donner envie d'y aller. Mais quand tu es allé quelque part et que tu en reviens, tu ne parles pas comme un dépliant touristique, tu parles de tes émotions, de ton ressenti. Or, que se passe-t-il avec Dabo-Anti-Dabo ?
C'est généré par des gens qui tous sont allés à Dabo. L'origine de ce débat, c'est des gens qui connaissent le site, qui connaissent la chasse, mais bien sûr que si, à l'origine...
(Q - nlc : Il y a des anti-Dabo qui ne sont jamais allés là-bas, à l'inverse.)
MB : Je ne dis pas le contraire, je parle de l'origine du débat. Les gens qui ont lancé ce débat, sont des gens qui savaient, entre guillemets, c'est un peu osé, mais qui savaient de quoi ils parlaient. Aujourd'hui, c'est du parti pris de gens qui se rallient à des courants d'opinion, à des voix plus convaincantes que d'autres, à des opinions plus fortement martelées que d'autres. Ce ne sont pas des opinions qui sont fondées sur des éléments de vécu. C'est pour ça que je trouve qu'il serait intéressant de reconsidérer ce débat en disant d'où vient-il, qui l'a provoqué à l'origine, pourquoi il a été provoqué à l'origine, c'est le côté coldcase. Si on se pose des questions de fond sur ce jeu, il faut reprendre, reconsidérer l'histoire du jeu.
(Q - nlc : Ouais, mais c'est une perte de temps !)
MB : Bah non.
(Q - ?? : Non, ce n'est pas forcément une perte de temps du coup, c'est intéressant d'avoir tout regardé.)
MB : Ce n'est surtout pas une perte de temps. Ce n'est surtout pas une perte de temps, c'est beaucoup plus correctif que le mitraillage qui consiste à dire, j'essaye toutes les solutions possibles ou qui me viennent à l'esprit sur un secteur, etc. C'est peut-être un moyen d'arriver à se faire justement des convictions sur des éléments qui pourraient être déterminants dans la chasse.
(Q - ?? : Vous nous conseillez d’aller à Dabo ?)
MB : Je ne conseille à personne de faire le déplacement parce que je sais que c'est contraignant, c'est coûteux, c'est tout ça. Mais si c'est à ta portée d'aller faire un tour à Dabo, tu ne le regretteras pas, je pense. D'après ce qu'on m'en a dit, c'est un très bel endroit. Mais d'un autre côté, le passionnant sur Dabo...
(Q - Roc : “D'après ce qu'on t'a dit”, comme si tu n'y avais jamais été.(rires))
MB : Et je vous remercie tous, vous avez fait de moi un virtuose, et j'essaye de vous montrer une certaine reconnaissance, donc je ne vais pas vous épargner. Et toc ! J’allais vous dire un truc important, et puis vous me coupez la parole.
(Q - ?? : Non, finissez Michel)
MB : Non, allez-y, allez-y, ce n'est pas grave.
(Q - ?? : Non, mais finissez, vous disiez quelque chose par rapport à…)
MB : Je pense qu'au-delà d'aller à Dabo ou de ne pas aller à Dabo, je pense que ce débat mérite d'être remis sur la table à la mode coldcase en se disant : Qu'est-ce qu'il y a là-dedans ? Pourquoi on se bouffe le nez sur Dabo ? C'est ça la bonne question ! Ce n'est pas dire : Moi, je suis Dabo, je ne suis pas Dabo, qu'est-ce qu'on en a à foutre?? Personne n'a trouvé aujourd'hui. Donc, on s'en fout que les gens qui n'ont pas trouvé sont soit Dabo, soit anti-Dabo. Je résume. Il y en a qui sont contre Dabo. Je veux dire, le débat n'est donc pas bon.
Le vrai débat, c'est de se dire, mais pourquoi, pourquoi ce débat existe-t-il ?
Comment est-il né ? Qu'est-ce qu'on peut en faire aujourd'hui, nous qui sommes une nouvelle génération de joueurs, qui avons une vision plus large, parce que tout a évolué dans le jeu, qu'on a plus d'éléments, etc. Comment devons-nous reconsidérer ce débat historique ? Pourquoi est-ce un débat historique ?
MB : Non, je n'ai pas dit que ce serait un problème, je dis que ça fait partie de l'ADN de la chasse. Et pour moi, c'est un débat…, qui est un débat qui a produit énormément de, comment dirais-je, énormément de textes de madits, déjà pour commencer, de textes publiés par une grande quantité de participants qui a produit beaucoup d'idées, beaucoup de contre-idées, beaucoup de réactions systématiques. Et donc, on ne peut pas le gommer.
(Q - nlc : Vous aviez dit par écrit qu'il était indispensable.)
MB : Oui, pour moi, il est indispensable. Il génère des débats extrêmement constructifs. En réalité, à partir du moment où un doute existe sur Dabo, c’est le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il y a un doute. Il y en a qui sont pour, il y en a qui sont contre. Donc, il y a un doute, il y a une polémique, il y a un différent. Appelez ça comme vous voulez.
À partir du moment où ça existe, ça veut dire quoi ? Ça veut dire que Dabo a son apport dans la chasse. Sinon, on n'en parlerait pas. Ce n'est pas une question. Ça veut dire que Dabo a une importance dans la chasse.
Et ça veut dire que le fait de se confronter entre ceux qui...
Donc ce débat de Dabo, et c'est bien qu'on en reparle parce que c'est vraiment très important dans la chasse, il est crucial dans la mesure où, effectivement, Dabo a son importance, sinon on n'en parlerait pas. C'est d'une évidence absolue. On en parle depuis 30 ans, ceux qui sont pour, ceux qui sont contre, tout le monde en parle. Donc, ça a son importance. Deuxième chose, le fait que ce débat existe, fait qu'il y a une volonté de la part d'un certain nombre de participants de démontrer qu'ils ont raison ou que leur argument fait sens, que ce soit pour ou que ce soit contre. Et ça, c'est la matière de base d'un débat constructif.
(Q - nlc : Oui, sauf que les arguments contre généralement, ça vient d'interprétations de ce que vous dites, d'interprétations très détournées)
(Q - Tonton Nono : Boh boh (On entend plusieurs voix râler))
(Q - nlc : ah, c'est très drôle ce qu’il vient de se passer !)
MB : Ce débat est vivant, donc vous ne pouvez pas l’esquiver, donc il faut l'assumer. Et moi, je vous dis, les échanges que génère cette question de Dabo sont extraordinairement passionnants. Vous en faites ce que vous voulez. Et attendez, je n'ai pas fini. Ils sont passionnants. Si vous voulez parler de l'origine du débat, c'est bien avant mon intervention.
L'origine du débat, c'est il y a 30 ans. C'est quand il s'est créé un groupe de gens qui ont dit, on est anti-Dabo. Ce sont eux qui ont baptisé ça anti-Dabo. Ce n'est pas moi, ce n'est pas vous. Ça remonte à il y a 30 ans.
Donc ce débat a survécu à toutes les péripéties de la chasse. Ce débat est toujours d'actualité.
Dès qu'on l'évoque, tout le monde se met à parler en même temps. Mais c'est le pied. Continuez, continuez.
(Q - Velch : Si on peut dire que les anti-daboïstes, enfin les daboïstes ont des éléments, ça vous venez de le confirmer, mais les anti-daboïstes aussi ont des éléments. Par exemple, nlc a fait une bonne démonstration, je trouve, des convictions des daboïstes qui refusent de comprendre qu'ils n'ont pas tous les éléments en main. On comprend aussi par vos propos que la vérité est au milieu, du coup, il y a du bon à prendre chez les daboïstes, ça on l'a tous compris, et aussi chez les, entre guillemets, anti ou chez les autres joueurs qui n'ont pas forcément que Dabo dans le jeu ou Dabo dans le jeu. Je pense que c'est un peu votre message, non ?)
MB : Mon message, c'est qu'aujourd'hui, on arrive facilement à une grande stérilité des échanges par un procédé qui est extrêmement pervers, mais qui se produit sporadiquement.
C’est “Mais en fait, ce que dit Michel, c'est un peu comme ce que disait Max”. C'est-à-dire une grande tendance dans la communauté des joueurs, dans leur ensemble, d'ailleurs, pas seulement sur le Discord, à tout relativiser.
“Bon, Max, ouais, bon, il ne nous a pas raconté tellement de conneries. Il y a quand même des bons trucs dans les madits, et puis, Michel, quand même, de temps en temps, il raconte des cracks ou on ne sait pas trop ce qu'il veut dire”. Donc, tout le monde se ressemble, tout le monde s'assemble.
Ça, c'est hyper dangereux parce que c'est une forme de nivellement qui ôte beaucoup de pertinence au raisonnement ou qui fait que quand quelqu'un commence à partir dans une direction, on lui oppose ce type d'argument et ça, ça élime la pertinence. Le débat Dabo, anti-Dabo, il est très vif, il est très tranché et il a une fonction absolument salubre dans les échanges du Discord.
C'est ma manière de voir avec une certaine distance, évidemment, je suis le seul à pouvoir le voir là d'où je me trouve, mais je vous assure que ça favorise des échanges extrêmement constructifs.
(Q - nlc : Alors, on attend les arguments des anti-dadoïstes, qu’ils nous proposent une zone où on puisse discuter.)
MB : Mais ils sont, les arguments, en tant qu'il s'agit d'un échange d'arguments, c'est parfait. Dès l'instant où le ton monte, et où il y a une exaspération qui se fait jour, c'est là où on perd pied, c'est là où les choses deviennent moins intéressantes. Mais pour des gens qui sont capables de dire, bah écoute, moi, je pense ça, toi, tu penses autrement, on considère tous les points de vue, on échange, ça, c'est vachement constructif, ça, c'est vachement positif.
Et ça, c'est un travail de coldcase, c'est-à-dire qu'on remet en question à la fois ce qu'on considère comme certain et à la fois des théories qui ont été mises de côté dans un premier temps, mais qui, finalement, ne sont peut-être pas à jeter entièrement à la poubelle.
(Q - nlc : Échanger avec un daboïste, c'est impossible.)
MB : Échanger avec un anti-daboïste, c'est un exercice aussi impossible pour un daboïste. Écoutez, ça, c'est le côté un peu, je dirais, caricatural de cette chasse. C'est vrai, il y a un petit côté caricatural là-dedans. Mais si certains savent reprendre ça en main, régénérer un débat, à mon avis, c'est très intéressant.
(Q - nlc : Oui, mais pourquoi faire ? Puisque dans la mesure où on n'arrive pas à se convaincre...)
MB : Pour trouver la solution.
(Q - nlc : Mais la solution ne se trouvera qu'au bon endroit, donc soit des antidaboïstes…)
MB : Mais le but n'est pas de convaincre, le but n'est pas de convaincre, le but, c'est d'analyser les arguments de l'autre. À partir du moment où on se dit “J’ai raison”, on n'est pas dans un coldcase, ça veut dire qu'on n'analyse plus rien, on est convaincu qu'on a raison. Si on maintient un doute raisonnable, on se dit : je vais quand même me forcer à écouter les arguments de l'adversaire.
(Q - Velch : On peut comprendre qu’il y a du communément admis daboïste qui est faux. Enfin moi, je le comprends comme ça, après nlc…, c'est là où il y aurait du bon à écouter les autres.)
(Q - Zédès: Là où il y a une erreur aussi, c'est de limiter la chasse au conflit Dabo, anti-Dabo. Le coldcase, ce que j'ai bien entendu, c'est de prendre les arguments de l'un, les arguments de l'autre et d'essayer de composer avec ça. Ce n'est pas de dire, ah moi, je suis Dabo, moi, je suis anti-Dabo, et on se bat, non. C'est prendre la somme de tout et tirer son chemin quand même.)
MB : Oui, mais enfin, la question, c'est de dire Dabo a-t-on d'importance ou Dabo n'a pas d'importance. C'est un peu ça le débat des Dabo, anti-Dabo. Quand certains disent “Moi, je n'ai pas du tout Dabo dans ma chasse”, ce n'est pas purement objectif. Il y a un petit côté, je rejette, il y a un petit côté rejet.
(Q - Zédès : Oui, mais c'est compliqué aussi de dire, je rejette Dabo ou pas, Dabo revient souvent.)
MB : C'est compliqué de vous ramener sur la voie de la réflexion. Bien sûr que c'est compliqué, je le sais que c'est compliqué. Mais Dabo a son importance et moi, je trouve que ce débat est extrêmement intéressant et le serait encore plus si ça pouvait redevenir un débat et non pas une confrontation, voire de temps en temps un affrontement.
(Q - ?? : Bon Michel, vous êtes Dabo ou anti Dabo ?)
MB : Moi, je suis les deux, ça dépend des heures. Quand j'entends parler d'anti-Dabo, je vous jure que c'est vrai, je vous le dis, je ne vous raconte pas d'histoire. Moi, je suis un artiste, je fonctionne à l'affect, je fonctionne avec ma perception des choses et des êtres, et par conséquent, quand j'entends certains raisonner avec une force de conviction, de persuasion, avec en plus une finesse de raisonnement extrême, sur des éléments qui sont potentiellement faux, je me dis quand même que le raisonnement est brillant. Et j'aimerais qu'ils puissent être confrontés à ce même raisonnement tout aussi brillant, entre guillemets, dans le camp adverse.
C'est là où je dis qu'il y a quand même, ce n'est pas à la portée de tous, mais être groseille, c’est à la portée de la plupart, échanger calmement, c'est à la portée d'une minorité, mais ces échanges-là pourraient avoir une incidence importante pour le déroulé de la chasse.
(Q - ?? : C'est vrai que ça peut être perturbant pour certaines personnes. Par exemple, pour moi, dans un de vos vocaux, vous avez dit, vous allez voir, quand vous arriverez sur zone, vous serez excité comme des puces. Bon, moi, je suis un nouveau chercheur, mais bon, forcément, j'ai pris connaissance de l'historique, etc. Dabo, je connais,comme tout le monde, Dabo, aujourd'hui, si on regarde l'historique, moi, ça ne m'excite pas du tout. Non, mais justement, parce que moi, j'ai pris connaissance de l'historique.)
MB : Alors, quand tu parles de Dabo, tu parles de la commune de Dabo ?
(Q - ?? : Oui, la zone. La zone, oui.)
MB : Tu y es allé ?
(Q - ?? : Non.)
MB : Ben oui, mais... Tu n'es pas rentré dedans. Même à distance, je veux dire. Par le biais de photos, de machins, tu n'es pas documenté, etc. Donc, tu en parles…
(Q - ?? : un peu comme tout le monde, je connais…)
MB : Oui, mais là, c'est intéressant, c'est vachement intéressant comme débat, parce que là, tu parles comme quelqu'un qui a parcouru un petit dépliant touristique. Mais un petit dépliant touristique, c'est pour, éventuellement, te donner envie d'y aller. Mais quand tu es allé quelque part et que tu en reviens, tu ne parles pas comme un dépliant touristique, tu parles de tes émotions, de ton ressenti. Or, que se passe-t-il avec Dabo-Anti-Dabo ?
C'est généré par des gens qui tous sont allés à Dabo. L'origine de ce débat, c'est des gens qui connaissent le site, qui connaissent la chasse, mais bien sûr que si, à l'origine...
(Q - nlc : Il y a des anti-Dabo qui ne sont jamais allés là-bas, à l'inverse.)
MB : Je ne dis pas le contraire, je parle de l'origine du débat. Les gens qui ont lancé ce débat, sont des gens qui savaient, entre guillemets, c'est un peu osé, mais qui savaient de quoi ils parlaient. Aujourd'hui, c'est du parti pris de gens qui se rallient à des courants d'opinion, à des voix plus convaincantes que d'autres, à des opinions plus fortement martelées que d'autres. Ce ne sont pas des opinions qui sont fondées sur des éléments de vécu. C'est pour ça que je trouve qu'il serait intéressant de reconsidérer ce débat en disant d'où vient-il, qui l'a provoqué à l'origine, pourquoi il a été provoqué à l'origine, c'est le côté coldcase. Si on se pose des questions de fond sur ce jeu, il faut reprendre, reconsidérer l'histoire du jeu.
(Q - nlc : Ouais, mais c'est une perte de temps !)
MB : Bah non.
(Q - ?? : Non, ce n'est pas forcément une perte de temps du coup, c'est intéressant d'avoir tout regardé.)
MB : Ce n'est surtout pas une perte de temps. Ce n'est surtout pas une perte de temps, c'est beaucoup plus correctif que le mitraillage qui consiste à dire, j'essaye toutes les solutions possibles ou qui me viennent à l'esprit sur un secteur, etc. C'est peut-être un moyen d'arriver à se faire justement des convictions sur des éléments qui pourraient être déterminants dans la chasse.
(Q - ?? : Vous nous conseillez d’aller à Dabo ?)
MB : Je ne conseille à personne de faire le déplacement parce que je sais que c'est contraignant, c'est coûteux, c'est tout ça. Mais si c'est à ta portée d'aller faire un tour à Dabo, tu ne le regretteras pas, je pense. D'après ce qu'on m'en a dit, c'est un très bel endroit. Mais d'un autre côté, le passionnant sur Dabo...
(Q - Roc : “D'après ce qu'on t'a dit”, comme si tu n'y avais jamais été.(rires))
MB : Et je vous remercie tous, vous avez fait de moi un virtuose, et j'essaye de vous montrer une certaine reconnaissance, donc je ne vais pas vous épargner. Et toc ! J’allais vous dire un truc important, et puis vous me coupez la parole.
(Q - ?? : Non, finissez Michel)
MB : Non, allez-y, allez-y, ce n'est pas grave.
(Q - ?? : Non, mais finissez, vous disiez quelque chose par rapport à…)
MB : Je pense qu'au-delà d'aller à Dabo ou de ne pas aller à Dabo, je pense que ce débat mérite d'être remis sur la table à la mode coldcase en se disant : Qu'est-ce qu'il y a là-dedans ? Pourquoi on se bouffe le nez sur Dabo ? C'est ça la bonne question ! Ce n'est pas dire : Moi, je suis Dabo, je ne suis pas Dabo, qu'est-ce qu'on en a à foutre?? Personne n'a trouvé aujourd'hui. Donc, on s'en fout que les gens qui n'ont pas trouvé sont soit Dabo, soit anti-Dabo. Je résume. Il y en a qui sont contre Dabo. Je veux dire, le débat n'est donc pas bon.
Le vrai débat, c'est de se dire, mais pourquoi, pourquoi ce débat existe-t-il ?
Comment est-il né ? Qu'est-ce qu'on peut en faire aujourd'hui, nous qui sommes une nouvelle génération de joueurs, qui avons une vision plus large, parce que tout a évolué dans le jeu, qu'on a plus d'éléments, etc. Comment devons-nous reconsidérer ce débat historique ? Pourquoi est-ce un débat historique ?